Un mouvement pour limiter l’augmentation de la taille des véhicules

Nos félicitations à l’Arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie qui devient le premier arrondissement à moduler le prix des vignettes pour le stationnement sur rue réservé pour résidents (SRRR) en fonction de la taille des véhicules. L’arrondissement a pris un chemin astucieux pour contourner l’absence d’une base de données exhaustive sur la taille des voitures en démontrant une forte corrélation entre la taille et la masse des véhicules, qui elle est inscrite sur le certificat d’immatriculation de chaque véhicule.

 

 

 

 

 

 

 

 

Source: Arrondissement de Rosemont - La Petite-Patrie

Ainsi, les propriétaires qui utilisent moins d’espace de rue pour stationner leur véhicule auront un tarif légèrement avantageux par rapport à leurs voisins. Des catégories de poids ont aussi été prévues pour les véhicules électriques, qui sont plus lourds pour une taille comparable.

Source: Arrondissement de Rosemont - La Petite-Patrie

Les tarifs demeurent excessivement avantageux, précisément entre 9% à 16% de la valeur annuelle moyenne d'une case à Montréal. C’est donc dire qu’en pleine urgence climatique, ils reconduisent le soutien de l’arrondissement au stationnement des véhicules d’une minorité de résidents, pour plus de 80% de leur valeur. Bien commune, cette pratique reste tout à fait inéquitable envers les résidents qui prennent en charge le stationnement de leur véhicule hors rue et défraient des coûts qui peuvent s’élever à plus de 2 500$ par année dans les arrondissements centraux, tout en contribuant de surcroît à travers leurs taxes foncières au stationnement des autres. Tout aussi inéquitable envers les résidents qui ne possèdent pas de voiture et contribuent via leurs taxes à la construction, au déneigement et à l’entretien des 26% de l’espace de rue consacré au seul stockage des véhicules privés de leurs voisines et voisins (source: CRE-Montréal).

En attendant de voir plus d’équité et de cohérence entre les politiques de tarification de stationnement et les objectifs de mobilité durable des arrondissements montréalais, il faut tout de même souligner le pas dans la bonne direction que représente le traitement différencié des véhicules en fonction de leur masse et taille.

Grâce aux travaux d'Équiterre et de la Chaire mobilité de Polytechnique, on sait qu’«en près de 20 ans, l’espace total occupé par les véhicules de promenade de la région a grimpé de 45,5 %, passant de 1338 à 1948 hectares, sous l’effet combiné de l’augmentation du nombre de véhicules par ménage et de la présence accrue de véhicules plus gros dans le parc automobile. Plus la longueur moyenne du parc automobile s’avère importante, plus la capacité de stationnement sur rue se voit aussi réduite: une augmentation de la longueur des véhicules de 5 à 5,5 mètres entraînerait une perte moyenne de capacité de stationnement de 10 % pour cinq (5) arrondissements de Montréal, soit 24 427 espaces de stationnement.»

En plus de la tarification du stationnement, nous réclamons toujours à travers la
pétition « Renversons la tendance » que la publicité automobile soit mieux encadrée pour inverser la tendance de l’augmentation de la taille des véhicules. Nous saluons aussi la vaste campagne d’Équiterre afin de mieux informer les consommateurs sur les retombées de la taille de leur prochain véhicule sur leurs finances, leur empreinte carbone et la sécurité des autres usagers de la route. Cette campagne fera d’ailleurs l’objet d’un webinaire le 6 juin prochain avec Piétons Québec et Option consommateur.

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