En ce début d’année, nous avons choisi de vous présenter cinq dossiers incontournables afin d’atteindre les objectifs de carboneutralité et de résilience face aux changements climatiques. 2023 sera cruciale dans plusieurs domaines et devra être l’occasion d’accélérer le rythme en matière de transition socio-écologique et énergétique. Les défis sont nombreux, mais nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre, ni de faire dans la demi-mesure. Fort de notre expertise, de nos réseaux, nous comptons jouer un rôle de premier plan, en étroite collaboration avec nos multiples partenaires, dans ce mouvement collectif d’amélioration de nos milieux de vie.
Financement des transports collectifs
Si la fin des lignes « 10 minutes max » de la STM a fait couler beaucoup d’encre cette semaine, le pire est à venir alors que 78 M$ manquent toujours pour 2023. Nous appelons le gouvernement du Québec et, s’il le faut, la Ville de Montréal, à déployer de nouvelles mesures pour éviter une dégradation supplémentaire du service. Il nous apparaît primordial de revoir les façons de financer ce service vital à la métropole et de reconnaître que les transports collectifs à l’ère du télétravail coûtent plus chers par usager en raison des déplacements moins structurés autour des heures de pointe et vers le centre-ville.
Dans un souci d’équité, nous nous attendons à la même stabilité du service que celle offerte aux automobilistes. Bien qu’ils aient moins utilisé les routes et moins payé de taxes sur l’essence depuis le début de la pandémie, personne n’a pensé retrancher des voies ou réduire le déneigement par exemple. Pourquoi en serait-il autrement pour les usagers du transport collectif?
2023 sera aussi le test de l’ambition pour les transports collectifs, essentiels à l’atteinte de nos objectifs climatiques. Alors qu’une baisse de 25 % dans l’utilisation de l’auto solo est visée à Montréal pour 2030, la part modale de la voiture dans l’agglomération a augmenté de 52,9 % à 59 % entre 2016 et 2021 (Statistique Canada 2022). Il faut donc réinvestir, et par dizaines de milliards dans la région métropolitaine, afin de renverser la tendance et relancer la transition vers la mobilité durable d’ici 2030.
Vous nous verrez donc très actifs dans les prochaines semaines et toute l’année en tant que membres de l’Alliance TRANSIT!
Plans d’urbanisme et de mobilité (PUM)
Nous attendons avec impatience le rapport de l’OCPM concernant la consultation sur le Projet de ville, première phase de la refonte du Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) de Montréal ainsi que la seconde consultation publique sur le PUM en tant que tel prévue cet automne. Au-delà d’une vision générale, la réussite de toute la démarche passe par l’adoption de leviers d’action et de mécanismes réglementaires qui permettront de faire atterrir les grands principes et de dépasser l’étape des bonnes intentions.
Parmi toutes les recommandations formulées dans notre mémoire, nous avons des attentes particulièrement élevées quant aux dispositions qui permettront de construire le nombre important de logements nécessaires pour endiguer la crise du logement et celles qui touchent à un partage plus équitable de la route, en faveur des transports actifs, collectifs et partagés.
Pour continuer de contribuer à la réflexion, nous publierons par ailleurs au printemps un livre blanc sur le stationnement incluant des propositions nouvelles ou des mises à jours de nos positions antérieures, pour une mobiliité efficace, équitable et écologique à Montréal.
Feuille de route pour la carboneutralité: abandon du gaz naturel dans les bâtiments
2022 s’est terminée par la consultation de la Ville de Montréal sur sa Feuille de route vers des bâtiments montréalais zéro émission dès 2040. Nous avons appuyé sans réserve le document et nous avons recommandé quelques ajouts afin d'en accroître la portée et assurer une cohérence dans les différentes interventions préconisées:
- Intégration d’une section sur les émissions de GES des bâtiments non liées à l’énergie, comme les halocarbures;
- Inclusion dans la feuille de route de tous les équipements brûlant des hydrocarbures et émettant des GES comme les cuisinières, les chauffages d’appoint et foyers décoratifs;
- Mise sur pied d’un chantier avec le milieu de la restauration pour décarboner en totalité ou en partie les cuisines des bâtiments montréalais;
- Intégration dans la feuille de route des éléments de planification des actions 6 et 39 du Plan climat 2020-2030 liées aux émissions indirectes des bâtiments.
- Nous attendons avec impatience les conclusions de la commission et le déploiement de cette feuille de route aussi ambitieuse que nécessaire.
Beaucoup de travail à venir en gestion des matières résiduelles
Les consultations sur le futur Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles (PMGMR 2024-2030) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ont débuté cet hiver. Les défis dans le domaine de la gestion des matières résiduelles sont immenses. L’atteinte des cibles de réduction demande des changements majeurs de nos pratiques et des actions cohérentes tant à l’échelle du Canada, du Québec, de la CMM ou de l’île de Montréal.
Dans ce contexte, le nouveau PMGMR 2024-2030 est une occasion à saisir pour se donner les cibles et les moyens à la hauteur des enjeux ainsi qu’une approche concertée et cohérente à l’échelle de la région métropolitaine. Nous travaillons actuellement sur la rédaction d’un mémoire conjoint avec les autres CRE métropolitains. Vous pouvez déposer un mémoire jusqu’au 10 février, les audiences auront lieu en mars.
Suite de la COP 15 pour la région métropolitaine: gestes suite aux annonces
La COP15 a mis la biodiversité à l’honneur tout au long du mois de décembre. Il faut maintenant profiter de cet élan pour poser des gestes concrets à tous les niveaux et concrétiser les annonces faites lors de l’événement.
Parmi les dossiers que nous suivrons de près dans les prochaines semaines, soulignons en particulier l’avenir des terres fédérales situées au nord de l’aéroport Dorval. Lors de la COP15, le ministre fédéral de l’environnement Steven Guilbeault s’est engagé à protéger le champ des monarques. Nous espérons que cet engagement se concrétisera cette année. Plus largement, la création d’un grand parc urbain dans ce secteur fait l’objet d’un large consensus au sein des élus et des organisations environnementales de la région métropolitaine. Il faut agir rapidement alors que l’actualisation du Plan d’utilisation des sols d’Aéroports de Montréal est prévue dans les prochains mois.
