Nous sommes des organisations provenant de différents horizons : culture, environnement, social, économique, communautaire. Nous souhaitons que Montréal reste une ville ambitieuse, inspirante et façonnée par ses habitants, et nous y travaillons au quotidien.
Une déconnexion préoccupante
Depuis des mois, par nos réseaux, nous avons écouté les citoyens, recueilli des propositions, rencontré les partis politiques, organisé des débats. Et une chose en particulier nous frappe, à la veille des élections municipales : une forme de déconnexion.
Une déconnexion entre les ambitions croissantes que chacun et chacune porte pour sa ville, et l'intérêt pour les élections qui, lui, décroît. Ce n'est pas l'espoir qui tangue, les gens ont soif de changement et y croient encore. Mais le véhicule par lequel celui-ci est censé arriver ne suscite plus d'enthousiasme. Il est vrai que les campagnes électorales ne nous aident pas toujours à élever le regard au-delà d’enjeux polarisants. Mais l'indifférence d'une partie de la population face à cette élection, couplée avec la complexité d'avoir les informations sur le processus de vote et les lieux de votation, nous font craindre un taux de participation assez peu élevé.
Des impacts directs dans la vie des Montréalais et Montréalaises
Pourtant, la démocratie locale est notre bien commun. Elle est le palier le plus proche de nos vies. C’est elle qui détermine si nos loyers montent ou se stabilisent, si nos enfants jouent dans des parcs ombragés ou sur l’asphalte, si nos commerces de proximité sont des PME d’ici ou des franchises de multinationales, si nos rues favorisent les rencontres ou le repli.
La différence entre les partis et candidats actuellement dans la course se mesure dans la chaleur d’une bibliothèque de quartier, dans l’accès à un logement décent, dans la sécurité d’un trottoir plus large, dans la possibilité de respirer un air plus pur, dans les priorités données au budget de la Ville.
En d’autres mots, les élections ont lieu tous les quatre ans, mais leurs effets se ressentent chaque jour. Ce moment est donc important, et Montréal mérite de l’ambition. Nous avons tenté de la traduire dans un message fort (#SoyonsAmbitieux #SoyonsAmbitieuses), dans cinq piliers, déclinés de mille et une façons depuis trois semaines dans les médias, et dans une multitude de propositions. Ces propositions sont portées par des réseaux solides et expérimentés pour répondre aux multiples crises soulevées tout au long de la campagne municipale, ces mêmes crises que nous ressentons au quotidien dans nos quartiers.
Les Montréalaises et Montréalais ont le droit de s’attendre à plus
Des outils financiers novateurs pour la transition socioécologique ; des logements hors marché ; une assemblée citoyenne du futur pour renouveler la démocratie ; des espaces abordables pour les organismes et artistes ; une écofiscalité municipale ambitieuse ; la reconnaissance du droit à l’alimentation ; des maisons de la culture vivantes et ouvertes ; et bien d’autres encore. Le champ des possibles est immense.
Maintenant, donnons-nous les moyens pour que ces ambitions se réalisent. Pour se reconnecter à l'espoir, à nous de jouer. Il faut voter en grand nombre. Au travail, à la maison, au parc, invitons nos collègues, nos voisins, notre famille à voter. Exerçons ce droit de vote, si fondamental qu'on se bat encore pour le défendre.
Allons voter, même si nous sommes conscients que la démocratie s'exprime, au-delà du vote, dans d'autres espaces d'implication citoyenne.
Pour ne pas avoir de regrets. Et pour poser la pierre suivante de ce que nous voulons pour notre ville.
Découvrez la lettre ouverte publiée dans La Presse.
