Gestion des matières résiduelles - Un virage rapide plus que nécessaire

Le constat du BAPE est sans équivoque. Malgré les efforts des dernières années, le Québec est très en retard. Le rapport souligne que « la performance du Québec depuis 2015 a régressé pour chacun des objectifs inscrits au Plan d’action 2011-2015 de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles (PQGMR), à l’exception du taux de recyclage de la matière organique, ... »

Le CRE-Montréal comme de nombreux organismes environnementaux se réjouit par contre des conclusions du rapport et des mesures préconisées pour corriger la situation actuelle. Le BAPE appelle à une révision de nos modes de consommation et à la priorisation de l’économie circulaire. Il met au cœur des actions la réduction à la source et le réemploi, le déchet le plus facile à gérer est celui qu’on ne produit pas. 

 

Comme le RNCREQ dans sa réaction au rapport, le CRE-Montréal tient à souligner les mesures suivantes : 

  • Mieux mesurer les émissions de GES des sites d’enfouissement;
  • Évaluer puis intérioriser les externalités causées par le système de GMR par la mise en place de mesures d’écofiscalité et de programmes de responsabilité élargie des producteurs;
  • Améliorer l’acceptabilité sociale des lieux d’élimination, notamment en corrigeant les faiblesses du cadre normatif et légal des incinérateurs;
  • Renforcer le pouvoir des municipalités régionales pour qu’elles déterminent la meilleure manière de gérer leurs matières résiduelles, et leur fournir les outils nécessaires à travers un encadrement confié à RECYC-QUÉBEC;
  • Accélérer la cadence du bannissement de l’enfouissement des déchets plastiques, dont ceux à usage unique.

 

Quelques jours plus tard, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) publiait le bilan 2017-2020 du PMGMR. Là aussi, la situation est loin d’être rose. Bien qu’on note une réduction des quantités éliminées par personne, les quantités générées sont elles à la hausse (de 447 kg/pers. en 2017 à 472 kg / pers. en 2020). Les principaux progrès sont observés au niveau de la gestion des matières organiques. L’implantation de la collecte à l’échelle de la CMM pour les habitations de huit logements et moins a ainsi permis d’augmenter le taux de recyclage de façon substantielle. 

Le bilan souligne également que le coût de récupération d’une tonne de matières résiduelles (195 $/T) demeure toujours plus élevé que le coût de récupération d’une tonne vouée à l’élimination (165 $/T). La hausse des redevances à l’élimination constitue une mesure nécessaire reprise dans le rapport du BAPE sans laquelle il est utopique de penser à un changement en profondeur des façons de faire. 

Le document montre également que plusieurs mesures du PMGMR ne sont implantées que dans un nombre réduit de municipalités et qu’il reste donc des efforts importants à faire si l’on souhaite atteindre les cibles fixées dans le PMGMR d’ici 2024. 

Soulignons entre autres (entre parenthèses le nombre de municipalités où la mesure est implantée)  :

  • Encadrement de la récupération des textiles (16)
  • Implantation d’équipements de récupération des matières organiques dans tous les bâtiments municipaux et toutes les aires publiques (21)
  • Inclusion dans la réglementation l’obligation de prévoir des espaces dédiés nécessaires et suffisants pour permettr le recyclage des matières recyclables et organiques dans tout nouvel immeuble de huit logements et plus (36)
  • Acheminement des résidus valorisables de CRD vers une filière de récupération (11)

Nous attendons maintenant avec impatience la reddition de compte annuelle du PDGMR qui permettra d’évaluer les avancées sur l’île de Montréal.

 

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